LONDRES, ler février - De nouvelles preuves scientifiques démontrant que le virus du sida trouve son origine chez les chimpanzés pourraient accélérer les recherches pour un vaccin ou de meilleurs traitements, estiment les spécialistes.
Des chercheurs de l'Université de l'Alabama ont annoncé dimanche qu'ils avaient identifié l'espèce de chimpanzé à l'origine de l'épidémie.
Le docteur Béatrice Kahn et son équipe ont étudié des échantillons de sang et de tissus provenant d'un chimpanzé et y ont décelé la présence de SIV, un virus simien immunodéficient extrêmement proche du VIH, le virus humain du sida.
Le SIV infecte les chimpanzés mais ne les rend pas malades.
Les scientifiques espèrent donc qu'en étudiant le comportement de ces animaux, il sauront pourquoi ils résistent au virus et appliquer ces données aux recherches sur le VIH et le sida.
"C'est la dernière pièce qui manquait au puzzle sur l'origine du virus", a déclaré le docteur Andrew McMichael, de l'Université d'Oxford. "La prochaine étape, maintenant, c'est de savoir pourquoi les chimpanzés sont protégés".
Selon le chercheur d'Oxford, qui travaille à Nairobi pour mettre au point deux vaccins destinés à stimuler les cellules du système immunitaire, l'étude des chimpanzés permettrait aux scientifiques de comprendre comment le virus cause l'infection et comment le système immunitaire réagit.
Les spécialistes pensent que le virus simien s'est propagé aux humains à cause d'un singe infecté ou de la viande de singe. Celle-ci est consommée dans certaines régions d'Afrique et le sang de singe aurait pu contaminer les hommes.
Derek Bodell, directeur de l'association nationale contre le sida en Angleterre - également partenaire de l'initiative internationale pour la recherche d'un vaccin - a estimé que la découverte était majeure.
"Le puzzle commence à se compléter, de sorte que les chercheurs pourront concentrer leurs énergies sur ce qui leur semble être la meilleure piste".
Bodell a comparé les 20 ans de recherches dans le domaine du sida à une énigme d'Agatha Christie.
"C'est l'archétype de Miss Marple, remonter aux sources. Il n'y a aucun doute que beaucoup de choses vont se mettre en place". /PR/JR/CR